Poutine a utilisé ses petits hommes verts comme un moyen, du moins au début, de nier que des soldats russes étaient entrés en Crimée. Trump utilise peut-être ses agents fédéraux non identifiés pour donner l'impression qu'il avait envoyé l'armée américaine pour rétablir la loi et l'ordre, comme il l'avait fait une fois que avait cherché à le faire lors des manifestations de George Floyd.
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Les agents fédéraux envoyés à Portland par Washington resteront dans cette ville du nord-ouest des Etats-Unis jusqu'à que la police locale la débarrasse "des anarchistes et des agitateurs", selon le président américain Donald Trump.
© [AP Photo / Noah Berger] Un officier fédéral repousse les manifestants au palais de justice américain Mark O Hatfield à Portland, Oregon [AP Photo / Noah Berger] Un juge fédéral spécifiquement empêché les agents fédéraux américains d'arrêter ou d'utiliser la force physique contre des journalistes et des observateurs juridiques lors des manifestations dans la plus grande ville de l'Oregon où le président Donald Trump teste les limites du pouvoir fédéral.
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"La Sécurité intérieure (les forces fédérales) ne quittera pas Portland tant que la police locale n'aura pas achevé le nettoyage (de la ville) des anarchistes et des agitateurs!", a tweeté M. Trump tard vendredi soir.
Les agents fédéraux avaient été envoyés à Portland à la suite de nombreuses manifestations notamment antiracistes organisées dans cette ville, une présence qui a provoqué une vive hostilité.
Les autorités de l'Oregon et le gouvernement de Donald Trump s'étaient entendus mercredi sur un retrait progressif de ces policiers fédéraux à partir de jeudi, à condition que la police locale stabilise la situation autour du tribunal fédéral de la ville et d'autres bâtiments officiels visés par les manifestations.
© Kathryn ELSESSER La police fédérale garde le palais de justice fédéral Mark O Hatfield au centre-ville de Portland, Oregon, alors que les manifestants se rassemblent contre la brutalité policière le 24 juillet 2020 Police et des agents fédéraux ont tiré des gaz lacrymogènes et dispersé par la force des manifestants dans la ville américaine de Portland tôt samedi, au milieu de la «poussée» très critiquée des forces de sécurité du président Donald Trump vers les grandes villes.
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L'accord prévoyait que la police locale assurerait le maintien de l'ordre à l'extérieur du tribunal fédéral, à charge pour quelques agents fédéraux dont c'est la mission habituelle de sécuriser les bâtiments eux-mêmes.
La police de Portland avait commencé jeudi à faire évacuer des secteurs du centre-ville bordant le tribunal, pour préparer le retrait des fédéraux.
Des centaines de manifestants, certains avec des boucliers de fortune, se trouvaient toujours dans les rues du centre-ville dans la nuit de vendredi à samedi, dans le calme et sans qu'aucun agent fédéral soit visible, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une manifestante de 39 ans qui n'a donné que son prénom, Rudi, a demandé: "Que signifie +nettoyage+? (...) Il ne se passe rien qui nécessite un nettoyage (...) pas d'émeute, pas de pillage. Trump ne parle que pour exciter ses partisans".
Militantisme ouvrier, culture antifasciste de défiance envers les autorités, mais aussi lourd passé ségrégationniste: Portland, ville du nord-ouest des Etats-Unis où des manifestants protestent sans relâche contre les brutalités policières, est une vieille habituée des conflits sociaux et affrontements de rue. - "Exclusion et racisme" - "Comme Portland s'est forgée cette réputation libérale et radicale, cela attire des gens de l'extérieur quiMobilisée presque chaque nuit depuis la mort du quadragénaire noir George Floyd sous le genou d'un policier blanc à Minneapolis fin mai, la plus grande ville de l'Etat d'Oregon s'est taillée dans les années 1960 une solide réputation de contestation liée à l'extrê
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Plus tôt, la police de Portland avait évacué les parcs et les grands axes du centre, anticipant le retrait progressif des forces fédérales.
Le maire démocrate de Portland, Ted Wheeler, avait affirmé que cette évacuation s'inscrivait dans le cadre de l'accord entre les autorités locales et le gouvernement.
Sur Twitter, il a remercié vendredi soir les manifestants pacifiques pour avoir "repris possession d'un espace qui a été le théâtre de violences afin de partager leur puissant message de réformes et de justice".
- "Etat policier" -
La mort de George Floyd, quadragénaire noir asphyxié le 25 mai à Minneapolis (nord) par un policier blanc, a déclenché dans tous les Etats-Unis d'énormes manifestations contre le racisme et les violences policières.
La mobilisation s'est considérablement affaiblie, mais des poches de contestation ont persisté, notamment à Portland, nettement marquée à gauche.
Etats-Unis : à Portland, un accord pour le retrait de policiers fédéraux très controversés« Après des discussions avec le vice-président et des responsables de l'administration, le gouvernement fédéral a accepté ma demande et va commencer à retirer ses agents » à compter du jeudi 30 juillet, a écrit dans un communiqué Kate Brown, gouverneure démocrate de cet Etat du nord-ouest des Etats-Unis.
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Début juillet, l'administration Trump y avait envoyé des équipes d'intervention fédérales, parfois issues des douanes ou de la police aux frontières et arborant toute une panoplie militaire, après des semaines de manifestations contre le racisme et les violences policières.
Leur déploiement a eu pour effet de durcir le mouvement dans cette ville à la longue histoire contestataire, en particulier après la diffusion de vidéos montrant des manifestants être attrapés dans la rue par des agents fédéraux et jetés dans des véhicules banalisés, et des heurts ont eu lieu chaque nuit aux abords du tribunal fédéral. Celui-ci et d'autres bâtiments gouvernementaux ont été dégradés (graffitis, fenêtres brisées).
Pour les démocrates, ces interventions ont un fort relent d'"Etat policier" et sont une stratégie politique sécuritaire pour donner à M. Trump, à la peine dans les sondages à l'approche de la présidentielle de novembre, l'image d'un président attaché au maintien de l'ordre.
Le ministre de la Justice Bill Barr a défendu l'initiative fédérale contre "des émeutiers violents et des anarchistes (qui) ont supplanté les manifestations légitimes" et nié toute motivation politique.
Cette semaine, le ministre à la Sécurité intérieure Chad Wolf avait prévenu qu'un retrait total des fédéraux ne serait possible qu'en cas d'amélioration "considérable" de la situation sécuritaire.
Jeudi, Donald Trump s'en était pris aux autorités. "La gouverneure (démocrate de l'Oregon Kate Brown) et le maire, nous avons eu affaire à eux, et nous pensons qu'ils ne savent pas ce qu'ils font, car cela n'aurait pas dû durer 60 jours", avait-il déclaré à la presse.
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secouent la ville américaine de Portland, le maire dit que le tumulte aide Trump .
Les manifestations de © [Fichier: Noah Berger / Associated Press] Les manifestations de Black Lives Matter à Portland ont été détournées par de plus petits groupes résolus à la violence [Noah Berger / AP Photo] Les affrontements violents cette semaine entre les manifestants et la police dans la ville américaine de Portland, dans l'Oregon, ont fait monter les tensions dans la ville quelques jours après qu'un accord entre les autorités de l'État et les autorités fédérales a semblé apaiser.